Les effets du conditionnement
- Ingrid Mulson
- 11 mai
- 2 min de lecture

Dans une autre vie, j’ai occupé des postes de standardiste / hôtesse d’accueil / assistante. Dans la quasi totalité de ces posts, j’étais seule à assurer cette fonction. Par conséquent, lorsque j’avais à m’absenter de mon poste, que ce soit pour déjeuner, faire pipi, ou prendre une pause, j’avais à transférer mon poste à un ou une collègue, dont ce n’était pas la fonction et avait été désignée pour me remplacer lors de mes absences.
Dans certaines entreprises, j’étais arrivée à un point où je n’osais pas m’absenter pour autre chose qu’un besoin évalué comme essentiel par ces collègues (manger ou uriner). Je m’octroyais alors des pauses, des moments où je prenais du recul depuis mon bureau. Il s’agissait de ce fait que de demi-pauses dans la mesure où je gardais mon attention concentrée sur mes tâches. C’est une situation que j’avais fini par accepter pour ne pas avoir à entendre des soupirs, des expressions désagréables, parce qu’une autre personne occupait une de mes tâches pendant que je soufflais.
En terme de conditionnement :
Je prends une pause > j’entends la frustration et l’irritation de mes collègues (même si elles ne m’étaient pas destinées mais étaient occasionnées par la situation) > je cesse de prendre d’autres pauses que les « essentielles ».
Si je cesse un comportement, c’est qu’il a été puni.
Retour dans le futur
Ces temps-ci, j’ai décidé de collecter mes heures de travail effectives, quand je suis activement en train de réfléchir, d’entraîner, d’écrire, de préparer des entraînements, d’observer, etc.
D’une tâche à une autre, d’un rendez-vous à un autre, il m’arrive de prendre des pauses, des moments où j’essaye de me concentrer sur autre chose que sur les canidés, où j’oriente mon cerveau sur de la détente ou la découverte d’autres domaines.
C’est là que le conditionnement que j’ai appris dans certaines entreprises s’est révélé : je me suis rendu compte que je ne quitte pas mon poste de travail pendant mes pauses. Si je travaille sur mon ordinateur, je reste devant et l’utilise pour dévoyer mon esprit du travail. Pour autant, la détente n’est pas forcément au rendez-vous. Par ailleurs, j’ai aujourd’hui la possibilité de prendre contrôle de mes pauses.
Et votre chien ?
C’est là qu’il est pour moi important d’avoir conscience qu’un apprentissage peut demeurer et parfois s’ancrer sur un long terme. La problématique se pose si cet apprentissage n’est plus adapté au contexte, s’il empêche votre chien de prendre des initiatives.
Il ne suffit pas de renforcer ou punir un comportement pour que celui-ci n’affecte pas aussi votre chien à d’autres niveaux. Quand vous éduquez votre chien, il est question de lui enseigner des compétences au-delà de l’immédiateté. Il est aussi question de développer ses aptitudes. En tant qu’être sentient, toute situation engendre un apprentissage. Chien X ne répondra pas de la même façon que Chien Y. En enseignant à votre chien à être plus qu’obéissant, mais aussi un être écouté, vous aurez plus de chances d’en faire un être qui s’adapte à différents contexts.
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