Les capacités d'apprentissage de votre chien

Comment votre chien apprend? Avec son cerveau! Merci d'avoir été à mon écoute et surtout passez une bonne journée.

Bon, pour être beaucoup plus sérieuse...

 

Bonjour et bienvenue sur K9 Woof You, le podcast de K9 Voice. Je suis Ingrid, consultante en comportement canin, et aujourd'hui je vais vous parler des apprentissages pour votre chien. Nous allons voir ensemble comment il est possible d'enseigner à votre chien, comment modifier des comportements, comment changer sa perception et ses états émotionnels.

 

Donc comment votre chien apprend? Avec son cerveau! Merci d'avoir été à mon écoute et surtout passez une bonne journée.

Bon, pour être beaucoup plus sérieuse, il est important qu'il y ait plusieurs éléments.

 

Déjà, que votre chien soit attentif, qu'il y ait un émetteur et un récepteur.

L'émetteur, ça peut très bien être vous, comme ça peut très bien être n'importe quel autre humain, un autre animal, n'importe quoi dans l'environnement. Ça peut être une grue, ça peut être le tonnerre, ça peut être un vélo qui passe, cela peut être le bruit du micro-ondes. Le récepteur est votre chien. Si votre chien n'est pas attentif à cet instant, il n'y aura pas d'apprentissage, parce qu'il ne peut pas réceptionner l'information qu'il va recevoir. Ensuite, il est important qu'il la mémorise. S'il ne peut pas la mémoriser, elle ne va pas demeurer en lui. Et l'élément le plus important pour un apprentissage, c'est qu'il y ait une modification de ses comportements vis-à-vis d'un élément. Que ses comportements suivent un ajustement d'état émotionnel ou simplement l'apprentissage neutre d’un comportement. S'il n'y a pas de modification de son comportement, on ne peut pas parler d'apprentissage.

Il va y avoir des apprentissages qui sont non volontaires, qui sont d'origine biologiques. On les appelle des patrons-moteurs. Plus clairement, c'est des comportements qui sont déjà inclus dans le package de votre chien. Si on prend un Jack Russell, creuser la terre, c'est déjà inclus, vous n'avez pas besoin de lui enseigner. Il se peut que vous ne le perceviez pas pendant un laps de temps, mais, ça va un moment donné apparaître. Un labrador qui joue dans les mares, ça fait partie du package. Ce sont des comportements que vous ne pouvez pas enseigner. Votre chien même s'il n'est pas confronté à un apprentissage direct, avec un autre individu, il il peut très bien les faire par lui-même.

Vous allez avoir l'enseignant actif. Si je prends vous en exemple, vous pouvez décider, bah je vais apprendre à mon chien à aller se poser dans son panier quand je mets la table. Dans ce cas, cela va être un apprentissage actif. Vous allez volontairement et sciemment et consciemment mettre en place des comportements de votre part et de la part de votre chien que vous allez répéter de façon à ce que ce comportement d'aller directement à son panier quand vous mettez la table apparaissent.

Il va y avoir des enseignements plus passif. Cela peut très bien être vous vous arrêtez automatiquement avant de traverser la rue sans avoir l'intention de l'enseigner à votre chien, sauf que par la répétition de votre arrêt avant de traverser la rue, votre chien comprend qu'on s'arrête. Vous n'avez pas eu de volonté directe de le lui enseigner. Pour autant, à force de vous observer, votre chien va le faire. Il peut y avoir aussi l'environnement. Votre chien peut aussi apprendre par l'environnement, sans que l'environnement lui-même n'ait l'intention d'enseigner quelque chose à votre chien. Si par exemple, quand votre chien sort le matin, à un certain moment il y a spécifiquement le camion poubelle qui passe, et que votre chien n'est pas à l'aise avec le camion poubelle, le camion poubelle lui apprend à rester à l'intérieur. Sauf que le camion poubelle n'avait pas volonté d'enseigner à votre chien à rester à l'intérieur. C'est des apprentissages passifs qui sont hors de votre contrôle.

Un élément qu'il est important de prendre en compte c'est que le chien apprend par observation aussi. Il n'a pas forcément besoin d'enseignement direct. Il va apprendre que, si à chaque fois que vous répondez au téléphone vous êtes énervé, il va associer ce téléphone à votre énervement. Il va savoir rien qu'en vous observant que ça c'est problématique, comme lorsqu'il vous observez vous arrêtez avant de traverser.

Il va apprendre aussi de vos émotions. Si vous avez peur de l'ascenseur ; pour lui c'est une expérience neutre mais vous avez peur d'un ascenseur étroit. Votre chien, à force de vous voir réagir d'une certaine façon, va apprendre que l'ascenseur est un lieu dangereux.

 

Plusieurs éléments peuvent être des obstacles ou des aides à l'apprentissage pour votre chien.

Un chien qui est détendu, qui se sent en sécurité, sera beaucoup plus à même de prendre vos enseignements, de réagir de façon plus neutre ou positive à ce qui se passe autour de lui. Il en est de même pour un chien qui est en bonne santé, qui a bien dormi, qui n'a pas de problème de digestion particulière à cet instant-là. C'est pour ça qu'il est important de toujours vérifier la santé de votre chien. S'il a bien fait ses besoins aussi, si son sommeil n'est pas trop altérée, s'il n'a pas de gêne particulier au niveau physique. Parfois simplement des éléments coincés entre les coussinets dans les poils de votre chien peuvent être un obstacle parce que votre chien va être obnubilé par cette gêne qu'il a entre les coussinets.

Son état émotionnel va avoir un impact aussi sur comment votre chien va gérer les apprentissages. Même s’il est très content, un chien qui est très excité, et c'est pas à ce moment-là qu'il va être capable de prendre en compte les informations, de les garder, de les mémoriser, de les répéter. En même temps si vous demandez à un enfant, c'est son jour d'anniversaire, on va au parc d'attraction, il est en train de faire la queue, il est à deux mètres de la barrière d'entrée dans son attraction préférée, et à ce moment-là vous lui demandez d'apprendre une leçon qu'il a en cours. Je parle d'une nouvelle leçon, pas d'une leçon qu'il a déjà commencé à apprivoiser ; non, vraiment d'une nouvelle leçon. Pensez-vous vraiment qu'il sera capable de le faire? S'il a des aptitudes particulières, votre enfant pourra le faire très facilement. Dans ce contexte-là, ce sera une capacité de mémorisation. Mais s'il n'a pas de compétences particulières, il ne sera pas capable à cet instant-là de pouvoir le faire. De même si vous êtes vous en colère, si vous vous rendez compte que vous n'avez pas eu la promotion que vous attendiez, et que c'est quelqu'un qui ne fait rien de la journée au travail, qui réussit à toujours masquer que la personne est sur les réseaux sociaux, qui a la promotion que vous méritiez, est-ce qu'à ce moment-là vous arriverez à traiter les dossiers de la même façon que si vous êtes de bonne humeur. Pas forcément.

 

Sur les comportements, votre chien va réagir par contexte.

Prenons l'exemple du assis. Si vous faites du assis à votre chien chez vous uniquement sur du parquet, et qu'un jour vous lui demandez dans de l'herbe, il se peut que pendant un laps de temps votre chien soit incapable de le faire dans de l’herbe, vous regarde béatement. Un peu comme si vous veniez de prononcer une phrase dans une autre langue, bien qu'ils connaissent le mot assis. J'ai eu une cliente qui entraînait beaucoup son chien à sa droite parce qu'elle est droitière. Un jour, il y avait un meuble à sa droite, donc je lui ai suggéré de faire l'apprentissage depuis la gauche. Comme elle ne l'avait jamais fait depuis sa gauche, son chien a été incapable de le faire. Il a fallu reprendre les bases de l'apprentissage simplement parce que le contexte était différent. Vous allez avoir le même cas avec le rappel. Vous faites le rappel avec une position plus accroupie pour motiver votre chien, au moment où vous vous mettez debout votre chien peut vous regarder « ah bon, qu'est ce que tu fais ? », simplement parce que il n'a pas appris ce comportement avec vous dans cette position-là. C'est pour ça qu'il est important de varier autant que possible les contextes quand vous faites l'apprentissage d'un comportement.

En ce qui concerne les émotions, les chiens peuvent très vite généraliser.

Un vélo passe et laisse tomber un poulet rôti. « Oh tous les vélos sont super géniaux » Enfin à condition que votre chien aime le poulet rôti. Par contre un vélo passe et lui roule sur la queue, tous les vélos sont des dangers publics pour lui. Il aura généralisé automatiquement. Vous avez des chiens qui vont continuer à discriminer et d'autres qui vont très vite généraliser. Potentiellement, ils vont inclure les scooters et les motos aussi.

Pour la généralisation des comportements, certains individus peuvent être très rapides à la faire. D'autres, ils vont être extrêmement rigoureux dans l'observation qu'ils vont faire de vous, plus que dans la généralisation de ce que vous leur demandez. Un assis, ce n'est pas un assis partout, c'est un assis sur telle texture, avec telle position de son propre corps, et à la seule condition que vous ayez vous telle tenue, que l'extérieur soit de telle façon, peut-être de nuit par exemple si vous n'avez la possibilité de ne l'entraîner que le soir quand vous rentrez du travail, ou si vous êtes en tenue détendue - un jour vous êtes en belle tenue et votre chien ne le fait pas.

 

Pour aller au delà des apprentissages, il y a des éléments qui sont à ajouter on va les appeler les trois D :distractions, durée, et distance.

Personnellement, la durée, la distance, ça va dépendre du chien, de sa capacité : est-ce que c'est plus facile pour celui-là de d'abord travailler la distance ou la durée ? Si je prends l'exemple de l'apprentissage du « pas bouger ». Le chien, qu'il soit debout, assis, couché, on lui demande juste de pas bouger, il doit rester là où il est, et nous on se déplace. Pour certains chiens, il va être plus facile pour eux de nous voir éloignés plus longtemps, d'un mètre ; pour d'autres, cela va être de peu de temps, mais de 5 mètres. Il est important donc de connaître votre chien et de tester une ou deux fois ce qui va être le plus facile pour lui et par lequel vous allez commencer ; ensuite, une fois qu'il est capable de faire un des éléments, que ce soit par exemple la distance, vous ajoutez la durée dans l'éloignement, si je reste sur l'exemple du « pas bouger ».

Je termine personnellement toujours par la distraction. Parce que c'est souvent le plus difficile. D'autant qu'il faut à ce moment-là faire une hiérarchie des distractions pour votre chien. Ce qui va être une distraction pour votre chien ne sera pas forcément une distraction pour un autre chien, ou, n'aura pas la même valeur en termes de distraction non plus. On va rester sur l'exemple du pas bouger. Je peux très bien passer devant votre chien et agiter du poisson. Si votre chien est friand de boeuf, bah en fait il tiendra sans problème parce que le poisson l'intéresse peu ; par contre si votre chien est friand du poisson, ça va être beaucoup plus difficile pour lui. Pour certains chiens, une balle qui roule peut-être potentiellement plus difficile que du poisson. Pour d'autres, ça va être une odeur très particulière, une femelle en chaleur. Tout ça va avoir son importance pour justement ancrer des comportements et en faire de vrais apprentissages plus complets. Parce qu'un chien, dont on dit qu'il a du rappel, qui est à l'écoute, qui fait ce qu'on lui demande, alors qu'il n'y a en fait rien autour, je ne peux pas dire que l'apprentissage est acquis. Si un chien est en forêt, qu'il court, qu'il joue, qu'il renifle, alors selon le chien, la distraction peut bien être une biche qui passe. Ça peut aussi être un autre chien qui passe. Si votre chien est incapable de gérer le moindre élément, le chien est à 50 mètres, votre chien vous ignore. Le chien est à 300 mètres, votre chien vous ignore. Le chien est à 5 mètres, votre chien vous ignore. Tout ça va avoir son importance. Si votre chien vous ignore parce que l'autre chien est à 3 mètres, alors que à 5 m il est capable de vous écouter, on est déjà sur une progression et on peut dire qu'on est sur une bonne voie d'acquisition du comportement.

 

Comme on a vu au début votre chien peut apprendre en observant; ce qui peut potentiellement peut poser un souci, s'il observe d'autres congénères qui ont des comportements qui ne vont pas être compatibles avec votre vie de tous les jours. Un chien qui saute sur la table, un chien qui fait la fête à tous les humains parce qu'il est content et qui saute sur tout le monde. Oui mais c'est un chihuahua et le vôtre est un grand danois. On a une petite différence de taille. Donc forcément on va pas avoir le même intérêt dans l'apprentissage. Ceci étant, l'observation, si on guide le chien vers l'observation d'un autre chien qui va avoir une communication, qui va avoir des comportements qui vont être appropriés par rapport à l'environnement dans lequel votre chien vit, cela peut être une aide. Cela peut être un chien qui est à l'aise avec les enfants, qui continue à renifler autour en faisant sa balade. Si votre chien a créé une petite relation ou s'il le prend comme un référent, il pourra considérer que ces comportements ont un intérêt, et que par conséquent il va les prendre en compte et pouvoir ensuite les adapter pour lui-même. On peut avoir aussi le chien qui a une crainte pour des escaliers. Je ne parle pas de chiots pour lesquels, à un certain âge, il est préférable d'être prudent, voire d'éviter les escaliers. Vraiment un chien qui ne serait pas à l'aise, mais qui potentiellement, physiquement et dans ses comportements peut parfaitement descendre des escaliers, des petites marches en sortie de maison par exemple. Ça va être des choses si un autre chien ou si vous le guidez (cela peut arriver aussi avec l'être humain). C'est ce qu'on va appeler à ce moment-là la « facilitation ». Et parce que vous allez faciliter ou l'autre chien va faciliter un comportement que votre chien est capable de faire, et lui permettre de l'effectuer plus aisément.

 

Il va m'arriver d'entendre cette phrase, « Ah, je vais habituer mon chien à ça ». La problématique avec l'habitude, c'est qu'il ne s'agit pas d'un moyen d'enseignement. L'habitude, c'est quelque chose qu'on répète. L'habituation va être un moyen d'enseignement. Cela peut être : vous prenez une brosse qui n'a aucune valeur particulière pour votre chien, et vous la déposez régulièrement près de lui ; puis vous la rangez ; vous la déposez près de lui, vous la rangez ; puis ensuite vous la déposez sur son corps et vous la rangez ; vous la déposez sur son corps, vous la rangez. Vous pouvez avoir un autre exemple, cela va être votre chien que vous emmenez pas loin du marché. Comme ça il entend les sons, il peut sentir les odeurs, il peut voir les mouvements mais vous n'exposez pas complètement dedans. Vous l'exposez chaque jour un tout petit peu plus en fonction de son langage corporel, en fonction de ce qu'il exprime. L'habituation, c'est une exposition progressive. Si elle va trop rapidement, si vous brûlez des étapes, votre chien à l'inverse peut être sensibilisé. Et par conséquent, tout le travail est à modifier. Parce qu'à ce moment-là, votre chien aura une perception émotionnelle particulière. Au lieu que l'élément ait une valeur neutre, il se mettra à avoir une valeur négative.

Et c'est là qu'on peut par contre heureusement intervenir et utiliser le contre-conditionnement. Et dans ce cas là, on va enseigner au chien que l'élément qui a pris cette valeur négative peut avoir une valeur neutre ou positive. Simplement on associe cet élément à quelque chose d'agréable. C'est là que connaître votre chien, encore une fois, va avoir son intérêt. Qu'est-ce qui est agréable pour votre chien? Est-ce que c'est être caressé? Est-ce que c'est recevoir une friandise d'un certain type? Est-ce que c'est vous voir lui parler de façon complètement gaga, « mon toutou d'amour »? C'est tout simple. Si je prends l'exemple du coupe-griffe. En fait, vous allez avoir : vous montrez le coupe-griffe à votre chien, vous le retirez, vous donnez une friandise à votre chien, vous montrez le coupe-griffe, vous donnez une friandise à votre chien, vous montrez le coupe-griffe, jusqu'à pouvoir ensuite prendre la patte de votre chien, poser le coupe-griffe près de la patte, tout ça avec des étapes. Mais où à chaque étape, la suivante est associée à quelque chose de positif. Comme ça, on change la valeur. Que la valeur et l'état émotionnel soient vraiment changés, que le comportement de votre chien soit ajusté, pour qu’on parle ensuite de nouvel apprentissage, il est important que l'état émotionnel de votre chien soit tout aussi positif ou neutre. S'il ne fait que recevoir une friandise mais qu'il reste tendu, qu'il est juste content d'avoir reçu une friandise, en réalité il n'ajustera pas ses comportements et on ne pourra donc pas parler d'apprentissage acquis. Ça c'est pour l'aspect émotionnel. Quand on ne travaille pas sur l'aspect émotionnel, il y a néanmoins toujours une conséquence sur l'émotion. Si vous demandez un assis à votre chien en lui hurlant dessus qu'il en soit responsable ou pas, si à chaque fois en fait que vous lui demandez le assis, au bout d'un moment il peut ne plus être réceptif simplement parce que ça vous met dans un état de colère quand vous lui demandez. Mais au-delà, l'émotion qu'il va émettre en s'asseyant ne sera pas forcément positive simplement parce qu'il est assis. Il vous donnera le comportement, mais ça aura une influence néanmoins sur son état émotionnel.

 

Sur les comportements on a plusieurs façons de mettre en place des enseignements. On peut très bien ajouter quelque chose d'agréable pour votre chien après qu'il ait fait le comportement ; pas avant, sinon ça devient du leurre. Alors, par exemple, si je prends le rappel : le chien vient à moi, il reçoit des grattouilles à la base de sa queue, sur son dos ou sur les flancs, au niveau des cuisses, selon son lieu préféré, ou il peut repartir jouer avec d'autres chiens si c'est ce qu'il adore, ou aller dans une rivière pour nager. Je peux aussi décider que, s'il revient à moi, je peux aussi détacher la longe avec laquelle je tirais pour qu'il revienne à moi. J'enlève à ce moment-là une pression sur lui ; donc revenir à moi à son intérêt. C'est moins agréable pour lui. Je peux aussi décider qu'en fonction de sa latence à mettre en place le comportement que je lui demande, il peut recevoir quelque chose de désagréable. Il ne revient pas assez vite, j'émets un choc électrique au niveau de son cou. Je peux aussi prendre l'exemple du chien qui saute. S’il saute pour me saluer, mais que je veux qu'il reste au sol, je peux décider à ce moment-là de rajouter un coup de coude au niveau de son poitrail pour qu'il redescende, de façon à ce que ça le démotive ensuite à refaire le comportement. S'il me saute dessus, je peux aussi décider de reculer, pour qu'il arrête de me sauter dessus. Je lui retire ma présence et mon attention. Dans tous les cas, je vous suggère de toujours choisir un élément qui permettra à votre chien d'être au mieux dans une émotion positive, sinon dans une émotion neutre. Ça aura toujours un impact sur la relation que vous avez avec lui aussi.

Il est important de considérer que votre timing, le moment auquel vous allez féliciter votre chien ou le réprimander, va avoir son importance. Pensez bien que si vous faites bravo à votre chien alors qu'il est en train de vous re-sauter dessus, vous venez de valider. Si vous le caressez quand il vous saute dessus, vous venez de valider. Si vous lui hurlez dessus, alors qu'il s'est arrêté d'aboyer depuis au moins 20 secondes, il ne comprendra rien à ce moment-là. Il ne pourra pas ajuster son comportement par rapport à votre attente, puisque finalement il a arrêté le comportement que vous ne vouliez pas, mais vous continuez à vous agacer.

Il est à prendre en compte que ce qui va motiver votre chien ou le démotiver n'est pas toujours sous votre contrôle. Un chien qui aboie parce que le facteur passe, il n'a pas forcément conscience que le facteur ne fait que passer. Si son objectif est que le facteur s'en aille, aboyer après le facteur, le facteur s'en va, votre chien a gagné. Bon, c'est parce qu'il n'a pas la notion de passant. Du tonnerre qui gronde, votre chien peut en avoir peur, soit par contagion émotionnelle avec vous, soit simplement parce qu'il a potentiellement une autre expérience qui peut ne rien avoir avec le tonnerre mais qu’il va avoir généralisée. Un autre aspect dans la motivation et démotivation de votre chien, c'est que tout ce que vous allez présenter comme renforçateur, qui va augmenter la possibilité que votre chien répète un comportement, c'est déterminé par votre chien. Tout ce que vous allez présenter comme punition, qui va réduire la possibilité d'un comportement d'apparaître, on ne parle pas de réprimande mais vraiment de punition, dépend de votre chien. Ce n'est pas vous qui établissez. Si vous donnez à un chien une friandise, alors qu'il a mal au ventre et qu'il ne mangera pas, il ne fera pas le comportement et il n'apprendra pas. Si vous donnez à un chien qu'il ne supporte pas d'être touché, peut-être parce qu'il a des problèmes de santé ou simplement parce qu'il n'a pas eu les apprentissages au niveau de la manipulation de façon positive ou de façon agréable, ou qu'il n'en a pas du tout eu, être caressé n'est pas une récompense pour lui. Ça ne l'intéresse pas. Si vous le grondez tout en riant, votre chien va être confus. Potentiellement, si à ce moment-là il fait une tête qui fait que votre expression faciale est plus dans le rire que la réprimande, il refera les comportements que vous ne vouliez pas en le grondant.

Donc pensez bien que vos meilleurs alliés pour enseigner des comportements, modifier des perceptions émotionnelles à votre chien, c'est la constance et la cohérence. La patience en fait évidemment partie. Vous pouvez avoir un chien qui va apprendre un comportement en trois séances de dix minutes, et d'autres, en fait, ils n'apprennent pas avec l'humain. Ils apprennent en regardant leur congénères. Et puis on a toute une partie des capacités du chien qui ne nous sont pas encore tout à fait bien connue. Pourquoi des chiens auxquels on n'a pas sciemment enseigné certains comportements sont capables de comprendre que quand on pointe du doigt un endroit, c'est là que c'est intéressant d'aller vérifier. Il y a plein d'aspects qui sont encore à comprendre sur leurs capacités.

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J'espère en tout cas que cet épisode vous aura permis de mieux comprendre comment votre chien perçoit les apprentissages comment il est capable de les appréhender et de pouvoir modifier ses comportements.